pariah 10 : Alain Hobé, Indescriptible

Indescriptible repose sur « La littérature et le droit à la mort » (Maurice Blanchot, 1948).

Le caduque « Je suis-je » qui structure le texte que nous publions permet à son auteur de s'effacer dans l’œuvre – pour mieux se répandre dans le monde et d’œuvrer anonymement à sa transformation par la béance heureuse d’un rapport au rien et à la métamorphose.

Ce travail de sape du « Moi » sert alors d’appui à la formulation d’une hypothétique communauté toujours déjà en exode vis-à-vis d’une classification étatique des corps.

Dépersonnalisation, désidentification et rejet de l’auctorialité en littérature comme un partage de l'ordinaire entre singularités quelconques ; éthique à partir de laquelle deviennent palpables les fantômes de l’Histoire : Indescriptible évoque autant une certaine condition humaine relative à « La vie des hommes infâmes » introduite par Michel Foucault (1977) – soit une allusion à des existences séquestrées, enfermées, emprisonnées, donc rendues muettes par le jugement de leurs politiques – que ce foutu quotidien qui nous accable.

Alain Hobé a publié "Étoiles ennemies" et "Voïvoda" aux éditions L'Arachnoïde ainsi que "Dans la contemplation des chiens de pieux" et "Lieu commun" chez Fissile. Il participe régulièrement à la revue Lignes.

20 pages, format A5, couverture noire et vierge, tirage limité : 100 exemplaires, isbn : 978-2-9563155-9-9, février 2020.